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Adrienne Jouclard est une artiste peintre, dessinatrice et graveuse à la pointe-sèche, née à Onville (Meurthe-et-Moselle) le 4 septembre 1882 et morte à Versailles (Yvelines) le 14 décembre 1972.
La vie de « Mademoiselle Jouclard » se partage essentiellement entre deux points d'attache qui lui sont familialement tracés : la région parisienne et la Lorraine. La première parce que la fonction de son père († 1942), officier de la Garde républicaine de Paris, fait que la famille est installée à Versailles et qu'elle-même y demeurera toute sa vie, la seconde parce que sa mère († 1955), née Tourelle, est originaire de la vallée du Rupt de Mad où les annuels séjours estivaux se perpétuent, faisant naître Adrienne le 4 septembre 1882 à Onville, village auquel notre artiste restera de même fidèlement attachée. « C'est ainsi », explique Christine Gunther, « qu'Adrienne Jouclard a connu deux espaces de vie différents qui resteront tout au long de son existence de précieuses sources d'inspiration : les paysages du Rupt de Mad et la vie rurale, les travaux des champs, les fêtes campagnardes ; Paris et ses alentours, les fêtes, les champs de courses, les rencontres sportives1 ».
S'intéressant très tôt au dessin et à la peinture, Adrienne Jouclard, après ses études secondaires, entre en 1899 à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, puis en 1901 à l'École nationale supérieure des beaux-arts où elle est élève de Ferdinand Humbert, s'engageant simultanément vers l'examen au professorat des lycées et collèges qui aboutira à son enseignement du dessin au Cours complémentaire de la rue de Patay et de la rue de Charenton1.
Jouclard expose à partir de 1907 au Salon des artistes français où une mention honorable lui est attribuée en 1908, une médaille de troisième classe en 19112. Si le prix Rosa-Bonheur qu'elle emporte en 1914 est assorti de bourses de voyages, ce n'est qu'après la Première Guerre mondiale (où son père participe à la bataille de Verdun tandis qu'elle-même est infirmière1) quelle peut se rendre au Maroc (en 1920 et 1925) et en Tunisie (en 1924) où elle aurait été demandée en mariage par le Bey de Tunis3, mais où surtout elle trouve une source d'inspiration qui lui vaut d'être citée parmi les peintres orientalistes de son temps4.
L'année scolaire 1940-1941, au terme de laquelle elle met fin à son activité d'enseignante, reste marquée par les dessins qu'elle sollicite des jeunes filles qui sont ses élèves pour représenter la vie quotidienne sous la Seconde Guerre mondiale. Ces dessins constituent « un récit à cent voix d'un moment décisif de l'histoire » et sont aujourd'hui conservés à Rouen au musée national de l'Éducation5,6.
Avec sa sœur Camille, elle parcourt ensuite la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche, restant cependant fidèle aux séjours à Onville, jusqu'à l'accident de voiture qui survient à Paris et qui, au terme de deux semaines de coma, l'emporte en 1972.
Elle repose à Onville où sa rue natale porte aujourd'hui son nom.
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